Homélie du 2ème dimanche du carême
Abbé Jean Compazieu | 1 mars 2017Une heure inoubliable
Textes bibliques : Lire
Avec ce 2ème dimanche du Carême, nous sommes invités à nous déplacer, à sortir de notre jardin, celui de notre petite vie bien tranquille. Les textes bibliques de ce dimanche évoquent trois mouvements qu’il faut avoir en permanence : quitter son “chez soi”, monter pour découvrir la Lumière, puis accepter de redescendre vers la vallée (qui peut être une “vallée de larmes”.
C’est ce qui s’est passé pour Abraham (1ère lecture) : il a été appelé à quitter une vie où Dieu est inconnu ; il a marché vers le pays que Dieu lui destinait. Plus tard, Jésus demandera à ses disciples de tout quitter pour le suivre. Nous sommes appelés à nous libérer des entraves qui nous tiennent éloignées de Dieu et de la bénédiction qu’il veut répandre sur nous. Vivre le Carême, c’est sortir de notre vie tranquille, c’est nous nourrir chaque jour de l’Évangile du Christ, c’est suivre le Seigneur sur des chemins que nous n’avions pas prévus.
La lettre de saint Paul à Timothée rejoint le texte de la première lecture qui vient d’être proclamé. Elle nous redit le grand projet de Dieu : il ne souhaite rien d’autre que de déployer la bénédiction confiée à Abraham. La grande préoccupation de l’apôtre c’est que l’Évangile soit connu de tous : Dieu nous a sauvés. Il nous a donné la grâce dans le Christ Jésus avant tous les siècles… Il fait resplendir la vie et l’immortalité par l’annonce de l’Évangile”. La force de Dieu accompagne le missionnaire du Christ.
L’Évangile de ce jour nous montre Jésus qui prend avec lui trois de ses disciples : Pierre, Jacques et Jean. “Il les emmène à l’écart sur une haute montagne”. Dans le monde de la Bible, “la montagne représente la proximité avec Dieu et la rencontre intime avec lui”. C’est le lieu de la prière. On y est vraiment en présence du Seigneur. Jésus laisse entrevoir à ses disciples la beauté de sa divinité. Nous nous rappelons qu’un jour, il a dit : “Je suis la lumière du monde”. Aujourd’hui, il laisse transparaître un peu de cette lumière qui est en lui. Si le Christ nous appelle à lui, c’est pour nous faire contemple les choses du ciel.
Pierre est ébloui par cette vision. Il a envie de rester là, de s’installer. Mais voilà que la voix du ciel se fait entendre : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui, je trouve ma joie. ÉCOUTEZ-LE !” Cette parole est très importante ; elle est pour chacun de nous aujourd’hui : “Écoutez car il est mon Fils bien-aimé”. Écoutez Jésus ! Ce n’est pas le prêtre qui vous dit cela ; c’est Dieu le Père qui le dit à chacun de nous.
Nous qui sommes des disciples de Jésus, nous devons être de ceux qui écoutent sa voix et qui prennent au sérieux ses paroles. Pour écouter Jésus, il faut être proche de lui, il faut le suivre comme faisaient les foules de Palestine. Jésus était un itinérant, un marcheur qui proposait ses enseignements ou plutôt les enseignements du Père.
Nous sommes donc tous appelés à suivre le Christ pour l’écouter. Nous l’écoutons dans sa Parole écrite, dans l’Évangile. C’est important que nous puissions en lire un passage chaque jour, en particulier pendant le Carême. Nous pouvons nous arrêter à n’importe quel moment de la journée pour en lire un extrait. À travers ces textes que nous lisons, c’est Jésus qui nous parle.
Dans l’Évangile de la Transfiguration, nous pouvons souligner deux moments significatifs : la montée et la descente. Nous avons besoin d’aller à l’écart, de monter sur la montagne dans un espace de silence. C’est là que nous pourrons mieux percevoir la voix du Seigneur. C’est ce que nous faisons dans la prière, en particulier dans l’Eucharistie. Ce rendez-vous avec le Christ est un événement qu’il ne faut surtout pas manquer.
Mais nous ne pouvons pas rester là. La rencontre avec le Christ nous pousse à “descendre de la montagne”. Nous sommes envoyés ver les “périphéries”, vers ceux et celles qui souffrent à cause de la maladie, des injustices, de la pauvreté matérielle et spirituelle. Nous sommes envoyés pour leur apporter les fruits de l’expérience que nous avons faite avec Dieu. Nous avons écouté la Parole de Dieu ; nous l’avons dans le cœur. Mais elle ne pourra grandir que si nous la donnons aux autres. C’est cela la vie chrétienne. C’est une mission pour tous les baptisés, pour nous tous : Écouter Jésus et le donner aux autres.
Tout au long de ce Carême, nous sommes tous appelés à sortir de notre vie tranquille et à gravir la montagne pour aller à la rencontre du Seigneur. Rappelons-nous que ses paroles sont celles “de la Vie éternelle”. C’est de cette bonne nouvelle que nous avons à témoigner dans un monde défiguré par tant de souffrances, de mensonges et de mépris de la dignité des personnes. Nous sommes attirés par l’espérance de la transfiguration finale. Alors comme Abraham et bien d’autres, mettons-nous en route pour suivre le Seigneur. Qu’il soit toujours avec nous et nous toujours avec lui pour que toute notre vie témoigne de l’amour qu’il nous porte.
Télécharger : 2ème dimanche du carême
L’Évangile du jour et son commentaire
Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Fiches dominicales, François selon Saint Matthieu, Célébrons dimanche, Dossiers personnels
J’ai cassé mon rythme, je n’arrive pas à me débarrasser de ma fatigue. Et le piratage n’a pas arrangé les choses. Dieu merci, c’est super ce système de recevoir les homélies par courriel.
Ce deuxième dimanche de Carême, c’est une épiphanie, Dieu se manifeste dans toute la splendeur du Christ Lumière du monde. Cadeau qui nous est offert en cette deuxième étape sur la voie pascale. Dieu se fait proche de l’homme qui peine dans les combats quotidiens : Il parle et nous encourage à écouter son Fils : « Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j’ai mis tout mon amour, écoutez-le. »
La Transfiguration de Jésus manifeste l’intimité unique qui l’unit au Père. La grâce de Dieu s’est rendue visible. Après nous avoir donné comme modèle de croyant Abraham, la liturgie nous rappelle aujourd’hui notre vocation, qui est d’annoncer l’Evangile de Jésus Christ, nous dit Paul dans sa lettre à Timothée. Dieu nous a sauvés et nous a donné un vocation sainte, non pas à cause de nos actes, mais à cause de son projet à Lui et de sa grâce.